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samedi 23 juillet 2011

Le choix du chiot

Le choix du chiot
                                                                                L’ouverture approchant, nombre d’entre vous cherchent celui ou celle qui assurera la relève de leur griffon vieillissant. Autrefois c’était plus simple et se passait plus localement : "Albert "avait une bonne femelle de griffon que vous connaissiez  et il la faisait saillir par le mâle de "Louis" que tout le monde connaissait pour ses capacités cynégétiques. Cela n’assurait pas que des champions, mais pour le moins d’honnêtes partenaires pour vos journées de chasse que le gibier abondant et peu farouche passionnait rapidement.

                                                                             Aujourd’hui, les choses ont bien changées, le gibier sauvage est plus rare et moins coopératif qu’autrefois, les journées de chasse sont moins nombreuses et pour beaucoup d’entre nous, les exigences professionnelles nous ont contraints à s’éloigner de nos bases natales.


                                                                            Dans ces conditions, la meilleure formule pour acquérir un chiot est de se tourner vers la bourse aux chiots du club: http://www.griffonkorthals.fr/  et si j’en juge par les nombreux appels téléphoniques que je reçois à ce sujet, vous êtes tous très soucieux de la qualité des parents de votre futur protégé et c’est très bien.

                                                                           Où cela se complique, c’est lorsque vous abordez l’analyse de la cotation de la portée dont vous retrouverez les éléments sur le site du club à la même adresse que précédemment. Vous avez bien sûr remarqué que la cote de la portée est l’addition de celles des parents et qu’une même valeur de cotation peut s’acquérir de plusieurs manières. Pour illustrer mes propos prenons l’exemple d’une portée cotée 6, elle peut être obtenue par l’addition des cotations , 5+1, 4+2 ou 3+3, ce qui n’induit pas du tout les mêmes attendus. Sans préjuger de la valeur effective des géniteurs cotés 1 ou 2, il n’en demeure pas moins évident que c’est seulement à partir de la cote 3 que le chien a obligatoirement obtenu des résultats en épreuve de travail permettant ainsi à d’autres que son maitre de juger de sa valeur sur le terrain....Bien entendu d'autres éléments plus subjectifs peuvent déclencher votre choix et dans ce cas...la voie du coeur fait parfois bien les choses.

Fred LEGLAND.

LES T.A.N

En cette période estivale, se déroulent les Tests d’Aptitudes Naturelles. C’est un des moments les plus importants de l’année pour la vie du Club : l’observation du cheptel en morphologie et en aptitudes, le contact avec les propriétaires, la réactivation des délégations, doivent occuper toute la journée des responsables présents.

Si cette épreuve est un examen, les examinateurs doivent être également des éducateurs pendant le parcours du chien et après celui-ci en commentant son déroulement, en mettant en valeur les actions positives et en essayant de donner des conseils pour améliorer les points négatifs. Tous ces commentaires peuvent profiter à tous les concurrents et on aborde ici toute l’importance de l’examinateur de TAN qui doit savoir être observateur, pédagogue et qui doit donc bien connaître le fonctionnement du chien d’arrêt et les principes de son éducation.


Pour prendre le contre-pied des articles habituels, nous allons recenser les situations où le chien ne peut avoir le TAN :

- La première est celle où notre élève tourne en rond, regarde sans cesse son maître, va voir les concurrents au bord du chemin. En bref, celui-ci ne sait pas vraiment pourquoi il est là, il ne chasse pas,  ne montre pas sa passion et donc ne peut avoir le TAN . Au passage, il suffirait peut-être de l’envoyer quelques minutes sur un terrain d’entraînement, de lui acheter un ou deux gibiers pour le voir se transformer .

- La seconde est la situation où le chien ne marque pas l’arrêt, c’est-à-dire ne s’immobilise pas au moins 5 secondes (on dit « mille un, mille deux, mille trois ») avant d’aller faire voler le perdreau qui se défile devant lui. C’est souvent le cas des chiens qui ont été travaillés sur du gibier facile qui se repose tout de suite après l’envol et que le chien va capturer ; après deux ou trois captures, le chien va directement sur le gibier et oublie d’arrêter : il cherche l’efficacité et c’est bien là une faute d’éducation qui n’arriverait pas sur du gibier sauvage. La solution est de reprendre le cordeau pour affirmer cette fermeté d’arrêt caractéristique de nos chiens.


- La troisième est le manque d’équilibre souvent caractérisé par la peur du coup de feu. Au coup de revolver, le chien, la queue dans les pattes, repart vers son maître ou à la voiture.

Ces situations d’échec sont donc bien caractérisées, faciles à identifier pour le juge et faciles à travailler pour le maître. Rappelons au passage que si le TAN est un examen, il n’y a pas lieu d’établir un classement (donc pas de grand ni de petit TAN). Depuis déjà longtemps, et pour ces raisons, je n’organise plus de barrage en fin de journée où de toute façon, les jeunes chiens sont souvent perdus en courant en couple.

 Pierre DEBRET.

LES CONCOURS SAINT HUBERT

Adhérent au club du griffon Korthals depuis novembre 2007  et heureux propriétaire de CASSY, Georges FARENG représentera la France au championnat du monde du concours ST HUBERT 2011. Il a bien voulu répondre à nos questions, Planète KORTHALS l’en remercie.
                        
PLANETE KORTHALS : Pour un amateur comme vous quel a été le déclencheur de cette passion pour les compétitions.
Georges FARENG :
J’avais déjà entendu parler de field trials et voulais en savoir plus sur ces compétitions. Avant de choisir Cassy, j’ai suivi quelques concours en spectateur. Je voulais observer plusieurs races continentales ( dont le griffon Korthals ). Lors  de ces journées, j’ai eu la chance de pouvoir suivre Michel LANGLAIS, un juge de travail bien connu. Ce dernier m’a expliqué en quelques heures tout ce qu’un débutant devait savoir sur les field trials. Ses explications étaient tellement claires qu’il m’a semblé évident de tenter l’aventure. De plus, le côté « compétition » me convenait et donnait un piment supplémentaire à ce que je considérais de toute façon comme de la chasse . Nous avons commencé à participer aux premiers fields en 2009.


P.K   Depuis quand faites vous le St Hubert.
J’ai participé pour la première fois au concours St Hubert un  25 octobre 2008, Cassy avait tout juste un an. Nous avons gagné le concours départemental et avons donc été sélectionnés pour la finale régionale. Cette finale gagnée, nous sommes allés en finale nationale en Sologne. Nous n’avons pas eu de chance au tirage au sort, nous devions passer en dernière position. La totalité du territoire avait déjà été prospectée par les autres concurrents et notre manque d’expérience a fait le reste. Nous avions fini quatrième.
La deuxième année, en 2009, Cassy était parfaitement préparée. La saison de  « gibier tiré » avait servi d’entraînement. Nous étions prêts mais St Hubert n’était toujours pas avec nous. Nous avons eu un parcours sans oiseau et venir à Rambouillet pour ne voir aucun faisan  ???
La troisième année s’annonçait plutôt mal. Nous avions gagné en finale régionale de belle manière mais Cassy venait juste de « tomber en chaleur ». Heureusement pour nous, la finale à Rambouillet fût reportée pour cause de neige et c’est en janvier que nous avons pris la direction de la chasse présidentielle. Je devais passer en septième position, juste avant le dernier candidat, un professionnel avec sa chienne braque allemand championne de travail. Le temps m’a paru très long. Présent à 7H30 sur le domaine, je devais passer vers 14H00. Le concurrent me précédent était le premier à avoir prélevé deux faisans. La barre était placée assez haute. Après ma présentation, lorsque j’ai lâché Cassy, j’ai senti qu’elle allait faire un grand parcours … Et ce fut le cas. Notre parcours était presque parfait et nous fûmes déclarés vainqueurs.


P.K   qu'est ce qui vous attire dans le St Hubert.
G.F   le concours St Hubert est une discipline à part. Pour gagner, il faut beaucoup de concentration de la part du chasseur qui doit, en plus de conduire son chien, faire attention à son comportement, choisir les meilleures options pour prospecter le terrain…. Tout doit être le plus « parfait » possible. Cela demande du travail. Le chien n’est pas le seul à être jugé. Ce qui compte, c’est le couple « chien / chasseur ». C’est un exercice  très proche de la chasse avec en plus peut être le souci de l’efficacité car pour gagner, il faut quand même prélever en un laps de temps très court ( 20 minutes ) le gibier prospecté.

P.K_  Vous qui faites aussi du field, quelles différences y trouvez vous.
G.F   le chien n’est pas comme en field trial le seul acteur à être noté. Lors du concours St Hubert, l’action du chasseur est prépondérante. Il guide le chien comme en field mais doit en plus tirer tout en respectant un certains nombre de règles et en conservant un comportement irréprochable … Tout ceci demande une certaine maîtrise ou du moins une bonne assimilation de la discipline par le chasseur.


P.K    Vos projets
G.F :  Je voulais participer comme l’année dernière aux quatre jours en Vanoise mais je vais faire l’impasse et me concentrer sur la préparation de la chienne pour le championnat du Monde en octobre prochain.
P.K : Si nous parlions un peu de votre chienne .
G.F : Cassy a trois ans et demi elle est née le 10 septembre 2009, elle est arrivé chez nous le 11 novembre 2007. Elle est la fille de Umberto des Grandes Origines ( CH P, A, T, CS, IB, ESB ) et de Souris des Grandes Origines ( CH P, A, CS, IB ).
Cassy est CHA ( en une saison avec 11 classements sur 13 présentations ), et CHP ( en deux saisons avec 12 classements sur 22 présentations ). Cassy est une chienne très intelligente, douée d' un très grand nez et d’un bon physique. Elle est passionnée. Son obsession : faire plaisir à son maître. Les conditions climatiques où elle est la « meilleure » : tempête de vent, froid, pluie … Son point faible : elle craint la chaleur comme beaucoup de chiens d’ailleurs.

P.K :  Pensez vous la faire reproduire, avec qui ? Pourquoi?
 G.F : je réalise que Cassy a des qualités supérieures à la moyenne et qu’il serait dommage de ne pas la faire reproduire. Je n’ai pas encore décidé quel serait le mâle même si j’en ai un ou deux en tête.


P.K :   Par rapport à la chasse que vous pratiquez  et votre participation aux  Fields , quelles en sont les contraintes  par rapport à un chasseur qui ne fait que chasser avec son chien .
G.F : les principales contraintes : ne pas tirer si la chienne n’a pas arrêté le gibier, ne pas tirer le gibier à poil, chasser sur de courtes séances ( 3/4H à 1H30 maxi en saisons de chasse ), réduire encore les séances et ne plus prendre le fusil en préparation de la saison des field trials….

P.K : En octobre ce sera le grand rendez-vous, le championnat du monde  ST HUBERT y aura-t-il une préparation spécifique.
G.F :  Cassy aura un entraînement physique d’entretien pendant la période qui nous sépare de cette échéance. Début septembre, elle aura un entraînement du type « gibier tiré » dont les dernières séances se passeront dans les Landes

P.K : A la chasse, n’est-ce pas aussi un moment privilégié  aux côtés d’une chienne exceptionnelle.
G.F : j’ai beaucoup de plaisir à chasser avec elle … La chienne fait tout pour me faire plaisir. Elle est parfaitement « mise » et j’ai complètement confiance en elle. Je vois une différence énorme entre la façon dont je chassais avec mes précédents chiens et ma façon de chasser avec Cassy  … Clairement, c’est le chien qui a fait évoluer le maître !

Interview de Bernard Loisel.

vendredi 22 juillet 2011

Les dresseurs professionnels

Entretien avec André HARDUIN

C’est au cœur de la Picardie, à Bettencourt St Ouen que nous nous rendons, pour rencontrer une figure emblématique du monde des dresseurs professionnels, André Harduin.

Après vingt six ans de dressage et d’élevage, orientés surtout vers l’épagneul breton, avec l’affixe fameux « du bois de Vauchelle », André Harduin a choisi depuis 6 ans de ne plus se consacrer qu’au dressage. Cette longue carrière au service du chien fut récompensée par plus de 70 champions de travail, 12 sélections en coupe d’Europe et 14 en coupe du monde dont une fut gagnée en individuel et une autre en équipe.

Fred Legland : Dites nous André, combien accueillez vous de chiens pour le dressage ?

André Harduin : En général, j’ai toujours une quinzaine de chiens dans mes chenils.

FL : Beaucoup de ces pensionnaires vous sont confiés pour un dressage chasse et sûrement quelques uns pour le field ….

AH : Effectivement, on peut considérer que je dresse annuellement une quinzaine de chiens pour le field et plus de quarante pour la chasse.

FL : Vous avez toujours eu des griffons parmi vos élèves, mais il semble qu’au fil du temps leur  nombre soit en sensible augmentation.

AH : Oui, c’est vrai et c’est tout à fait normal, les chasseurs recherchent des chiens passe partout, rustiques qui ne craignent ni l’eau , ni la ronce et qui soient souples au dressage. De plus le Korthals est très sociable en famille. En ce qui concerne les fields, j’ai notamment eu Leritz de la Copéane, Riri des Grandes Origines, Senghor et plus récemment Big-boss des Plaines du Mare à l’eau qui m’ont donné beaucoup de plaisir, mais ce n’est pas fini, j’ai actuellement quelques espoirs dont nous reparlerons !!!

FL : Justement, une rumeur circule selon laquelle, un chien de field  ne serait pas approprié pour la chasse, vous pourriez nous donner votre opinion la dessus ?

AH : Vous savez, ceux qui font circuler cette fable n’ont certainement jamais eu un bon chien de field ! Il ne faut surtout pas oublier qu’avant de se lancer dans les field-trials, il faut qu’un chien ait chassé, bien et beaucoup pour acquérir le niveau.

FL : Selon vous, à quel âge faut il amener un chien au dressage.

AH : Tout d’abord, il faut comprendre qu’il y a comme pour les enfants, une gradation dans leur apprentissage qu’il faut respecter sans en bruler les étapes. Certains maitres apportent au dresseur des puppys qui n’ont pas fait leur classe enfantine et voudraient les récupérer six semaines plus tard avec le bac en poche !

Disons qu’entre deux à six mois, il importe que son maitre le sociabilise, lui apprenne la propreté à la maison, la marche en laisse et tout ce qui nous sert à communiquer avec lui au quotidien. Mais aussi et surtout, le contact avec la nature les rencontres avec le gibier et les animaux qu’il sera amené à voir lors de ses sorties futures. C’est la meilleure période de sa vie pour lui apprendre son éducation de base, tout retard pris à ce niveau, sera ultérieurement plus délicat à rattraper.

Pendant cette période, il ne faut surtout pas vouloir le dresser face au gibier, cela risquerait de freiner l’éveil de son instinct de chasseur, au contraire il faut qu’il poursuive le gibier pour prendre goût à la chose, laissez lui faire des bêtises, il sera bien temps plus tard quand la passion sera installée de débuter son dressage.

Une fois sa maternelle effectuée, il faut idéalement attaquer l’école primaire en l’emmenant à la chasse, pour que sa passion grandisse et surtout ne pas se formaliser de ses sorties de mains qui seront inévitables au fur et à mesure que sa passion grandira. Le dresseur saura en temps voulu canaliser ses ardeurs, mais plus difficilement lui en donner ! S’il est sensible, évitez de l’emmener les premières fois dans des chasses commerciales où il pourra certes, voir du gibier en nombre, mais entendra sûrement ,bien avant, des fusillades dont il ne comprendra pas le sens et risquera de prendre peur !

Une fois cela acquis, il est prêt pour attaquer ses études secondaires chez un professionnel et pourquoi pas, s’il est brillant, à la suite les études supérieures en tentant l’aventure des fields.