PLANETE KORTHALS : Pour un amateur comme vous quel a été le déclencheur de cette passion pour les compétitions.
Georges FARENG :
J’avais déjà entendu parler de field trials et voulais en savoir plus sur ces compétitions. Avant de choisir Cassy, j’ai suivi quelques concours en spectateur. Je voulais observer plusieurs races continentales ( dont le griffon Korthals ). Lors de ces journées, j’ai eu la chance de pouvoir suivre Michel LANGLAIS, un juge de travail bien connu. Ce dernier m’a expliqué en quelques heures tout ce qu’un débutant devait savoir sur les field trials. Ses explications étaient tellement claires qu’il m’a semblé évident de tenter l’aventure. De plus, le côté « compétition » me convenait et donnait un piment supplémentaire à ce que je considérais de toute façon comme de la chasse . Nous avons commencé à participer aux premiers fields en 2009.
P.K Depuis quand faites vous le St Hubert.
J’ai participé pour la première fois au concours St Hubert un 25 octobre 2008, Cassy avait tout juste un an. Nous avons gagné le concours départemental et avons donc été sélectionnés pour la finale régionale. Cette finale gagnée, nous sommes allés en finale nationale en Sologne. Nous n’avons pas eu de chance au tirage au sort, nous devions passer en dernière position. La totalité du territoire avait déjà été prospectée par les autres concurrents et notre manque d’expérience a fait le reste. Nous avions fini quatrième.
La deuxième année, en 2009, Cassy était parfaitement préparée. La saison de « gibier tiré » avait servi d’entraînement. Nous étions prêts mais St Hubert n’était toujours pas avec nous. Nous avons eu un parcours sans oiseau et venir à Rambouillet pour ne voir aucun faisan ???
La troisième année s’annonçait plutôt mal. Nous avions gagné en finale régionale de belle manière mais Cassy venait juste de « tomber en chaleur ». Heureusement pour nous, la finale à Rambouillet fût reportée pour cause de neige et c’est en janvier que nous avons pris la direction de la chasse présidentielle. Je devais passer en septième position, juste avant le dernier candidat, un professionnel avec sa chienne braque allemand championne de travail. Le temps m’a paru très long. Présent à 7H30 sur le domaine, je devais passer vers 14H00. Le concurrent me précédent était le premier à avoir prélevé deux faisans. La barre était placée assez haute. Après ma présentation, lorsque j’ai lâché Cassy, j’ai senti qu’elle allait faire un grand parcours … Et ce fut le cas. Notre parcours était presque parfait et nous fûmes déclarés vainqueurs.
P.K qu'est ce qui vous attire dans le St Hubert.
G.F le concours St Hubert est une discipline à part. Pour gagner, il faut beaucoup de concentration de la part du chasseur qui doit, en plus de conduire son chien, faire attention à son comportement, choisir les meilleures options pour prospecter le terrain…. Tout doit être le plus « parfait » possible. Cela demande du travail. Le chien n’est pas le seul à être jugé. Ce qui compte, c’est le couple « chien / chasseur ». C’est un exercice très proche de la chasse avec en plus peut être le souci de l’efficacité car pour gagner, il faut quand même prélever en un laps de temps très court ( 20 minutes ) le gibier prospecté.
P.K_ Vous qui faites aussi du field, quelles différences y trouvez vous.
G.F le chien n’est pas comme en field trial le seul acteur à être noté. Lors du concours St Hubert, l’action du chasseur est prépondérante. Il guide le chien comme en field mais doit en plus tirer tout en respectant un certains nombre de règles et en conservant un comportement irréprochable … Tout ceci demande une certaine maîtrise ou du moins une bonne assimilation de la discipline par le chasseur.
G.F : Je voulais participer comme l’année dernière aux quatre jours en Vanoise mais je vais faire l’impasse et me concentrer sur la préparation de la chienne pour le championnat du Monde en octobre prochain.
P.K : Si nous parlions un peu de votre chienne .
G.F : Cassy a trois ans et demi elle est née le 10 septembre 2009, elle est arrivé chez nous le 11 novembre 2007. Elle est la fille de Umberto des Grandes Origines ( CH P, A, T, CS, IB, ESB ) et de Souris des Grandes Origines ( CH P, A, CS, IB ).
Cassy est CHA ( en une saison avec 11 classements sur 13 présentations ), et CHP ( en deux saisons avec 12 classements sur 22 présentations ). Cassy est une chienne très intelligente, douée d' un très grand nez et d’un bon physique. Elle est passionnée. Son obsession : faire plaisir à son maître. Les conditions climatiques où elle est la « meilleure » : tempête de vent, froid, pluie … Son point faible : elle craint la chaleur comme beaucoup de chiens d’ailleurs.
P.K : Pensez vous la faire reproduire, avec qui ? Pourquoi?
G.F : je réalise que Cassy a des qualités supérieures à la moyenne et qu’il serait dommage de ne pas la faire reproduire. Je n’ai pas encore décidé quel serait le mâle même si j’en ai un ou deux en tête.
G.F : les principales contraintes : ne pas tirer si la chienne n’a pas arrêté le gibier, ne pas tirer le gibier à poil, chasser sur de courtes séances ( 3/4H à 1H30 maxi en saisons de chasse ), réduire encore les séances et ne plus prendre le fusil en préparation de la saison des field trials….
P.K : En octobre ce sera le grand rendez-vous, le championnat du monde ST HUBERT y aura-t-il une préparation spécifique.
G.F : Cassy aura un entraînement physique d’entretien pendant la période qui nous sépare de cette échéance. Début septembre, elle aura un entraînement du type « gibier tiré » dont les dernières séances se passeront dans les Landes
P.K : A la chasse, n’est-ce pas aussi un moment privilégié aux côtés d’une chienne exceptionnelle.
G.F : j’ai beaucoup de plaisir à chasser avec elle … La chienne fait tout pour me faire plaisir. Elle est parfaitement « mise » et j’ai complètement confiance en elle. Je vois une différence énorme entre la façon dont je chassais avec mes précédents chiens et ma façon de chasser avec Cassy … Clairement, c’est le chien qui a fait évoluer le maître !
Interview de Bernard Loisel.